Escapade nocturne entre amoureux [Elena]

Ils avaient couru, passé la grande grille du pensionnat, ouvert la lourde porte et pénétré dans l'obscurité du bâtiment.
Pas à pas, ils avaient monté le premier escalier, se retrouvant au deuxième étage, dans le couloir principal, dont seul filtrait la lumière lunaire à travers les carreaux poussiéreux.
Ils étaient seuls, Paya, très peu rassuré, Néfus, qui voletait silencieusement, puis Alan qui tenait la main d'Elena.
Le petit groupe avançait, toujours aux aguets.

Elena referma sa main sur une poignée de porte. La salle était close.
Alan continua avec la seconde pote, cette fois-ci, il ouvrit une salle de classe trop banale et vide de sens.

Paya les suivait, vociférant des jurons dans un souffle. Personne n'y prêta attention, grisé par l'adrénaline.

<< Il n'y a rien d'autre que des salles de cours, ici ? Dommage... pour un pensionnat aussi bizarre, je me serais attendu à des pièces avec des trucs insolites... >>

Elena arriva devant une porte noire, la poussa alors et tomba sur une salle encore plus morne que la précédente.
Elle y entra, lachant la main d'Alan. Dans l'obscurité, elle alla se cacher sous une table, sans qu'aucun des trois autres n'ai pu la voir.
Elle les vit entrer tous les trois dans la salle plongée dans le noir. Elle étouffait son rire, allant à quatre pattes encore plus profondément dans la salle, passant de table en table, sans qu'ils ne la voient.
D'humeur joueuse, la jolie Elena ce soir-là ?

Alan entra dans la pièce sombre.
Elena n'avait pu réprimer un petit rire, toujours cachée sous une des nombreuses tables, et Alan, bien sûr l'avait entendu.
Il se dirigea vers ladite table, le sourire aux lèvres, mais Elena, d'une démarche agile, avait viré de bord sans un bruit, sans même un bruissement de sa robe, et était partie rejoindre une rangée de pupitre un peu plus profonde dans la salle de classe.

Les deux mains posées au sol, Elena attendait de voir comment allait réagir Alan quand il découvrirait qu'elle n'était plus au même endroit.
Il avait donc vite atteint l'ancienne cachette d'Elena, et immédiatement , se prit au jeu. Il tâta deux autres tables, avant de se retourner pour changer de direction.


<< Où es-tu, petit chaton ?
- Alan... on devrait y aller... j'ai peur... >>

Paya, toujours dans l'encadrement de la porte, commençait vraiment à être terrifié. Et s'ils se faisaient attraper ? Et si...
Mais Alan fit une fois de plus la sourde oreille et se dirigea dangereusement vers la table sous laquelle se cachait Elena.
La demoiselle attendit qu'il s'approche un peu plus, puis, quand elle vit ses jambes à quelques centimètres, tel une panthère, prenant appui sur ses deux mains et la pointe de ses pieds, se faufila en dehors de la table, frôlant subtilement le jeune homme.
Le sourire aux lèvres une fois de plus, elle se mit à rire juste un peu plus fort que la première fois, se redressa un tout petit peu plus, et accéléra vers le fond de la salle.
Elle trouva vite un petit espace libre entre une armoire et le mur opposé à la porte.

Mais Alan avait surement suivi son rire et ses pas, autrement dit la demoiselle était démasquée ... ?

Quand Elena avait quitté sa cachette, Alan l'avait immédiatement entendu. Elle ne s'était pas voulu discrète cette fois-ci, non, justement.
Elle l'avait d'ailleurs volontairement frôlé, puis avait avancé doucement vers le fond de la salle.

Trouvant une cachette entre une armoire et un mur, elle s'y était tapie, la tête dans les bras, essayant de réprimer tant bien que mal ses petits gloussements.

Paya, lui, appelait maintenant à l'aide de Néfus. Mais comme celui ci ne semblait pas réagir, il continua d'implorer.


<< Alan, je t'en prie, fichons le camp avant qu'on n'aie de gros ennuis... >>

C'est Néfus qui prit la parole.

<< Paya, si tu as vraiment peur, tu n'as qu'à rentrer tout seul. Tu vois bien que ce que tu dis ne sers à rien, il ne t'écoute même pas. >>

Et effectivement, Alan ne l'écoutait pas. Non, il avait préféré s'élancer vers l'endroit où était cachée Elena. La demoiselle le vit approcher dangereusement, mais elle ne bougea même pas. Une technique peut-être ? La demoiselle était toujours quelques peu imprévisible...

Alan l'emprisonna alors de ses bras et elle décida de s'y abandonner. Sous le choc du saut d'Alan, Elena n'avait pu se relever, alors elle restait assise, riant pleinement cette fois, blottie dans les bras d'Alan. Elle enfouie sa tête dans le cou du garçon et lui murmura quelques mots.

<< Je crois que je suis amoureuse d'un loup. C'est grave, docteur ? >>

- Aussi grave que le fait que ce loup soit également amoureuse de vous, je présume. Rien n'a jamais interdit l'amour entre un félin et un canidé, il me semble. >>

Tapis dans l'ombre de leur cachette, cloués au sol par le choc du saut du jeune homme, les deux métamorphes étaient dans les bras l'un de l'autre.
Elena avait blottie sa tête dans le cou d'Alan.
Elle sentit une main se poser sur sa joue puis remonter dans ses cheveux.
La demoiselle passa une de ses mains devant elle, l'appuyant alors au niveau du coeur du jeune homme.

Les deux poïys étaient encore dans l'encadrement de la porte, jaugeant la scène qui se déroulait devant eux. Enfin, ils ne les voyaient pas à cause de la pénombre, mais celà suffisait pour affoler Paya un peu plus. Le petit poïy blanc n'avait eu qu'une seule envie : rentrer dormir. Mais Alan ne voyait pas du tout cela ainsi.

Elena redressa un peu la tête, et Alan posa un baiser sur son front.

<< Quoi qu'il en soit, si vous trouvez que c'est grave, sachez qu'on n'a pas encore trouvé de médicament pour enrayer ce soucis, vous êtes condamné mademoiselle. >>

<< Je suis donc destinée à mourir ? J'accepte alors mon destin, cher docteur. La maladie d'amour étant la plus belle mort qui soit. >>

Prenant entre ses deux mains la tête de son aimé, la demoiselle l'embrassa, un peu plus fougueusement que les fois précédentes. Le goût de ce baiser dura quelques instants et resta même imprégné sur ses lèvres quand elle se recula et se redressa, laissant Alan au sol.
Plaçant une main sur son épaule, elle laissa glisser ses doigts sur le tee shirt noir avant de partir dans une démarche féline, dépassant les deux poïys.
Et repartir en courant, continuer la partie de cache cache.

Elle emprunta un escalier pour monter à l'étage supérieur et se cacha dans un coin.
Le délice de cette soirée ne faisait que commencer.

Elena avait donc quitté la petite salle de cour sombre, laissant Alan assis dans le coin, entre l'armoire et le mur.
A peine la porte et les poïys dépassés, elle quitta sa démarche féline pour détaler le plus vite possible, sans même regarder si le loup la suivait.

Elle vira à droite, emprunta un escalier plongé dans la pénombre, et attrapa un coin de mur pour se freiner et se cacher derrière.

Alan arriva quelques secondes plus tard, beaucoup plus calmement. La panthère s'était aplatie contre le mur, rentrant le ventre et plaquant sa tête contre le mur froid, se dissimulant un peu plus.

Il passa devant elle, ne la voyant pas. Mais, surement par intuition, il resta dans le couloir actuel. Il ouvrit chaque porte, regarda dans chaque salle, s'approchant de la moindre fenêtre, fouillant chaque endroit éclairé.
Mais Elena restait invisible. Et c'est alors qu'elle sentit qu'il se passait quelque chose en elle. S'il avait pu la voir, il aurait remarqué que ses yeux commençaient à devenir rouge sanguinaire. Et que la couleur de ses cheveux commençait à déteindre sur tout son corps.
~Non, pas maintenant...~

C'est quelques secondes plus tard qu'elle sortit de l'ombre se dévoilant à Alan. Mais ce n'est pas elle qu'il vit. Non ...
Elle était une panthère, aux dents blanches étincelantes, au poil brillant, aux yeux rouge impressionnant...
Elle s'approcha de lui, lentement, les yeux dans ceux du loup.
Cela aurait pu rester un moment magnifique, avec la panthère élégante en premier plan. Mais Elena ne contrôlait aps bien sa transformation, et déjà... Elle grognait.
Elle montrait les crocs.

<< E... Elena ? Tu te sens bien ? >>

Le sourire qui avait éclairé son visage quand il avait vu la panthère resplendissante sortir de l'ombre s'était immédiatement effacé. En effet, Elena lui montrait les crocs.
Que se passait-il dans sa tête ?
Non elle n'arrivait plus à canaliser sa force, ni à se contrôler... Qu'allait-elle lui faire ?!

En guise de réponse, Elena grogna, fixant du regard le jeune homme. Fixer est un bien petit mot pardon ! Elle le transperçait du regard, montrant toute sa rage imprimée sur la rétine de ses yeux de félin.

Il s'avança alors prudemment vers elle, et murmura, sans trop la brusquer.

<< C'est moi, Alan. Tu... me reconnais, pas vrai ? >>

La panthère commençait à montrer les crocs encore un peu plus, à plier ses pattes puissantes prête à bondir,mais...
Quand il avait prononcé le mot Alan, ce fut un tourbillon d'images qui vint l'envahir:
La première fois qu'elle l'avait vu, l'eau cristalline qui reflétait le visage du jeune homme, le gout énivrant du premier baiser qu'ils avaient échangé ...

Ce trop pleins de souvenirs stoppa Elena net.
Avait-vu déjà vu une panthère pleurer ?
L'effet fut immédiat, elle s'allongea au sol et petit à petit, le poil noir soyeux laissa place à une peau blanche et douce.
Les yeux toujours fermés, roulée en boule, Elena gisait au sol.

Elena s'était roulée en boule, dans un état second. Elle entendait tout, mais ne pouvait bouger ni même parler. Alors elle avait attendu que ça se passe.
Elle sentit qu'Alan s'approchait paisiblement, surement un peu soulagé de voir qu'il n'y avait pas eu de mal.
Il posa sa main chaude sur la joue de la demoiselle et lui caressa doucement le visage.

<< Tu t'es laissé plonger dans ce petit jeu on dirait... au moins, il n'y a rien eu de grave. >>

Elena ne pouvait répondre, alors elle se contenta de se maudire elle même, au fond de sa petite tête, de penser qu'ici tout était compliqué. Trop compliqué.
Et elle s'endormit. Comme ça, d'un coup.
Elle n'eut pas le temps de sentir Alan la hissait sur son dos, et descendre vers l'infirmerie le coeur battant.
Ni même de voir que la porte était ouverte, ni même la tendresse et la douceur avec laquelle il la déposa sur le lit blanc.
Pourtant, dans ses pensées endormies, elle avait bien cru sentir sa main presser la sienne, constamment là.


<< Alan... on devrait la ramener à sa chambre, plutôt.
- Il me semble qu'elle a des colocataires. Elles poseront des questions gênante si j'arrive avec Elena sur le dos. Attendons son réveil, plutôt. Si l'aube approche et qu'elle dort encore, je la ramènerais à son lit, mais pas avant. >>

Néfus avait suivi les trois autres, voletant près de la tête d'Elena. Il était inquiet, oui, il l'aimait bien la petite panthère. Elle avait un caractère bien trempé, mais il l'avait toujours apprécié, du moment même où il l'avait rencontré.

Elena s'éveilla une heure plus tard.
Quand elle ouvrit les yeux, elle mit d'abord quelques secondes à analyser la situation. Vu l'environnement aseptisé, elle ne pouvait être qu'à l'infirmerie. Mais pourquoi ? ... Les évènements lui revinrent alors en mémoire. La transformation, la semi paralysie ...

Soulevant la tête, elle vit Alan, le visage tourné vers le sol, attendant un signe de sa bien aimée. Elle avait été si discrète qu'il ne l'avait même pas entendu se réveiller.
Soulevant la main qu'il n'avait pas enlacée, elle l'approcha des cheveux du jeune homme et la posa dessus, en un geste attendrissant.

<< Je suis vraiment désolée Alan... >>

Alan avait sursauté quand elle avait posé sa main sur sa tête en lui chuchotant quelques mots d'excuses.

<< Ce n'est rien. Tu m'as fait peur, mais il n'y a pas eu de blessure ni de dégâts, au moins. >>

Elle lui souris d'un air tendre quand il caressa sa joue et l'embrassa doucement.
Il se recula alors, s'adossant à la chaise, poussant un soupir de soulagement.
Il regarda sa montre, et Elena put voir qu'il était à présent une heure du matin. Et ils avaient cours demain n'est ce pas ... Peut-être devraient-ils songer à rentrer dormir. Et puis Elena avait été énormément secouée par sa transformation si soudaine.


<< Tu veux rentrer maintenant ou on poursuis l'exploration ? >>

Elena plongea son regard dans les yeux émeraudes du jeune loup. Elle n'avait aucunes envies de rentrer maintenant, elle aurait voulu rester avec lui une éternité. Mais une part de responsabilité vint menacer ses rêves. Le mieux était en effet de rentrer, ils avaient ignoré Paya si longtemps, à présent, c'est bien lui qui avait raison.

Elle se redressa doucement, gracieusement, pour se retrouver assise, juste en face d'Alan, toujours assis à son chevet. Elle lui prit la tête entre ses mains puis, penchant la tête sur le côté en signe d'attendrissement, elle susurra:

<< Je pense qu'il faudrait envisager d'arrêter notre exploration mon ange. Il se fait tard et je suis complètement fatiguée. On aura tout le loisir de recommencer n'est-ce-pas ? >>

Elena ferma les yeux et approcha ses lèvres de celles d'Alan. Elle se mit à l'embrasser tendrement, se débrouillant pour faire durer ce baiser le plus longtemps possible.

- Oui, tu as raison. On remettra ça une prochaine fois. >>

Assise en face d'Alan, Elena l'embrassa longuement. Cette si belle soirée allait donc s'achever ...

Quand ils s'écartèrent enfin, Alan prit entre ses doigts la paume si douce d'Elena et celle-ci posa alors un pied au sol. D'un geste habile du pied, elle enfila ses petites chaussures sans utiliser sa main libre, puis regarda les yeux d'Alan.


<< Je ne sais pas où on loge les femmes, au pensionnat. Tu me guides ? >>

Elena s'avança alors vers la sortie, sans lacher la paume du garçon.

<< Viens, je vais te montrer. >>

Alors ils partirent tous les deux, suivis de près par Paya et Néfus. Le petit poïy blanc paraissait bienheureux d'avoir réussi finalement à les raisonner.
S'ensuivit une longue marche silencieuse, main dans la main, comme un pèlerinage. Ils passèrent un premier étage, descendirent des escaliers, virèrent à droite, puis à gauche. Puis se dessina la porte qui donnait accès aux chambres des filles. Elena, sans lacher son loup, la poussa d'une main.

Toujours dans le silence le plus pieux, les deux amants arrivèrent devant une porte identique aux autres. Elena se tourna vers Alan et lui prit les deux mains.

<< C'est ici... >>

Non, elle n'avait pas envie de le laisser comme ça. Finir cette soirée féerique allait être très compliqué pour elle.

La demoiselle s'avança vers le garçon, le fixant dans les yeux, puis elle lacha ses mains et s'agrippa à son torse, qu'elle entoura de ses deux bras, blottissant sa tête contre le coeur battant du jeune homme.
Rectification. Du jeune homme qu'elle aimait.

- Oui, c'est ici que prend fin cette soirée, on dirait... >>

C'est à la fin de cette déclaration attristée qu'Elena ne put s'empêcher d'enlacer Alan. Le jeune homme parut surpris sur le coup, puis il se détendit, la mine heureuse, et posa une de ses mains dans le dos de la panthère. La seconde s'immisça dans les cheveux d'ébène de la jeune femme.

Alan baissa alors lentement la tête, Elena leva la sienne, et le jeune homme l'embrassa passionnément. Elena s'accrochait un peu plus au tee-shirt du loup, essayant peut-être d'éviter une chute quelconque. Quand leurs lèvres se séparèrent enfin, il lui susurra :

<< Bonne nuit, mon amour. >>

Elena lui sourit, puis il sembla hésiter quelques secondes avant de continuer.

<< Si tu as besoin de quelque chose, le dortoir des garçon est dans l'aile ouest du rez de chaussée. Ma chambre est la première sur la droite. N'hésite pas à frapper ou même à entrer sans frapper, je suis seul dans cette chambre. >>

Elena comprit pourquoi il avait cherché ses mots. Elle rit l'espace d'une petite seconde, pas un rire moqueur ,non. Elle était plutôt attendrie par les attentions d'Alan. Posant une main sur la joue d'Alan, elle lui murmura dans un souffle :

- Je tacherais de m'en souvenir alors. Et tu ne viendras pas te plaindre si je viens t'embêter en pleine nuit parce que j'ai peur du noir, toi. Tu l'auras bien cherché. >>

S'ensuivit un petit sourire malicieux. Elena lacha le tee-shirt d'Alan et se retourna en se débrouillant de le fixer le plus longtemps possible.
Elle posa une main sur la poignée mais ne bougea pas. Pourquoi était-ce si dur de partir ? Alors que la fatigue la tiraillait ? Qu'elle savait que plus vite elle le quitterait , plus vite elle le reverrait ?
La porte s'entrouvrit, tout était noir à l'intèrieur. Néfus passa dans l'entrebâillement, mais Elena n'entra pas. Elle resta dos à Alan, la main sur la poignée.

- Je ne pourrais jamais me plaindre d'une de tes visites. >>

La porte à peine entrouverte, le petit Néfus s'était engouffré dans la pièce sombre où dormaient déjà les 3 autres filles. Mais Elena, elle, était restée bloquée, la poignée dans la main, de dos à Alan.
La soirée allait donc se terminer. Il en était ainsi. N'était-ce pas un peu triste ?

Elena sentit le jeune homme l'enlacer par derrière, puis déposer un baiser dans son cou. Elle frissonna de ce contact soudain, pensant qu'il avait déjà rebroussé chemin. Elena posa sa main libre sur l'avant bras d'Alan, et appuya quelques brèves secondes sa tête contre celle de celui qui avait enfouie la sienne dans son cou.

<< Je n'ai pas envie de te quitter si tôt, moi non plus, mais il faut bien... allons, dépêche-toi avant que la lumière ne réveille tes camarades de
chambre.... >>

Oui, il avait raison. Elena enleva sa main du bras du jeune homme et poussa un peu plus la porte. Elle entra, se retournant finalement vers le jeune homme, se débrouillant de ne pas ouvrir la porte en grand.

<< On se reverra demain, d'accord ? >>

Elena lui sourit alors.

<< Oui, on se reverra demain. Je t'aime Alan. >>

Elle baissa les yeux, toujours sans effacer ce sourire si particulier, et ferma doucement la porte.
Quand cette dernière fut complètement refermée, la demoiselle s'y adossa et fit le point, en respirant un grand coup. Qui aurait cru que la première semaine de son arrivée au pensionnat, elle serait tombée sur lui. Et qu'en moins de quelques heures, elle eut su qu'il ne lui était pas indifférente ?

Se passant la main dans les cheveux, Elena enleva d'un geste rapide ses chaussures puis s'approcha de son lit, éclairé d'un mince filet de lumière venant de la fenêtre.
Elle s'assit sur son lit, regardant le petit Néfus qui sommeillait déjà, puis enleva sa robe. Elle attrapa la nuisette qui se trouvait sous son oreiller et, après s'être débarrassé de son soutien-gorge, l'enfila puis s'enfonça sous sa couette.
Elle ne fermait pas les yeux, non, elle regardait la lune qu'elle pouvait apercevoir dans le coin de la fenêtre. Peut-être était-elle un ange gardien cette dame Lune après tout...

Quand elle ferma enfin les yeux, après une bonne heure à se remémorer chacun des baisers qu'ils avaient échangés, elle savait de quoi serait peuplé ses rêves.