Une rencontre dans l'ombre de la ruelle ... [Pv : Elena Beth]

Leana avait réussi à sortir du pensionnat sans que personne ne l’aborde, elle se glissa dans l’ombre d’une ruelle. Et respira pleinement l’air frais de dehors, Yéné lui tapait sur les nerfs dis minutes plus tôt, et elle avait envoyé balader un élève de Hôo qui se trouvait sur son chemin. Son envie de sang grandissante se rappelait toujours ainsi à la jeune vampire, elle devenait encore plus invivable, et irritable, elle était donc sortit le plus vite possible, laissant Yéné vagabonder sans elle.
Elle ne s’était pas changé pour sortir et portait un short noir en cuir agrémenté de chainettes de métal blanc. Son haut lui couvrait entièrement le ventre, et lui à peine les bras, son décolleté ressemblait à un corset, et un lien en cuir semblait retenir le tissu, sans quoi, celui-ci s’ouvrirait sur la poitrine avantageuse de la jeune femme. Et malgré le froid mordant, elle n’avait pas froid.
Elle ouvrit son esprit, et identifia deux passants intéressants dans la rue. Ce soir elle avait envie de s’amuser, elle s’approcha de l’un d’eux, et lui toucha l’épaule.

-Vous n’avez pas fait tombé quelques choses ?

En disant ceci, elle se baissa de façon très subjective, dévoilant son décolleté au pauvre mortel qui se tenait en face d’elle, son regard accrocha vite au dessus du nombril de la jeune femme plantureuse, et ses pensées devinrent confuses, il balbutia quelques mots, incompréhensible. Et elle se releva lui chuchotant à l’oreille quelques mots.

-Si vous voulez vous n’avez qu’a me suivre …

Le passant s’exécuta sans se faire prier. Leana lui avait à peine brouillé l’esprit, c’était très simple avec les simples mortels qui vivaient en ville, et il l’avait suivit, oubliant femme, enfants, travail, …
La vampire avait entouré son bras autour des épaules de l’homme, l’entrainant dans une ruelle sombre. Quand ils furent hors de vue, elle le plaqua contre le mur, il s’affaissa un peu, elle se baissa légèrement au dessus de lui, posa son nez sur sa joue. Celui-ci sentait bon, ce n’était pas le cas de toutes ses victimes, plusieurs fois elle avait du se contenter d’ivrognes sales et puants, surtout au début.
Les idées de sa victime s’affolèrent a son contact, et elle fit glisser son visage jusqu’au cou de l’homme.

-Dans quelques secondes, tu auras tout oublié, ne t’en fait rien … Ca fait pas mal !

Elle planta se crocs dans la chair de sa victime, un sang chaud et savoureux lui envahit la bouche, il glissa dans sa gorge, et la faim stoppa. Pour le plaisir elle resta quelques instants de plus ainsi, faisant une réserve de sang. Ainsi, elle n’aurait plus faim avant le lendemain. Quand elle le lâcha, l’homme s’effondra sans un bruit. Leana s’introduisit dans son esprit et tenta d’effacer de la mémoire du mortel sa présence. Elle parvint difficilement à retirer l’image des crocs et des goute de sang. Mais elle laissa l’image de son décolleté, se doutant qu’il n’avait pas envie de l’oublier.
Soudain dans l’ombre un feulement rauque retentit, d’instinct, Leana se mit en position de combat, les genoux fléchis, entre le mortel et l’endroit d’où venait le rugissement.

La respiration saccadée. Le cœur qui bat, plus vite, encore plus vite. Un bruit ? Quelqu'un ? Non, ce n'était qu'une tuile qui cédait sous le poid d'Elena. Elle courait, la lune suivait sa course. Mais que faisait-elle ? Pourquoi ? Sa vue. Elle voyait tout d'un éclat rouge. Comme la couleur de ses iris. Mais que se passait-il ? La lune, toujours, inlassablement, elle ne criait pas elle. Elena ne contrôlait presque rien.
Elle avait beau essayer de se forcer à comprendre où elle était, son esprit était embrumé, pris au piège d'une sorte ... d'aura maléfique ?
Mais que faisait-elle sur les toit de cette ville inconnue ?
Et pourquoi courait-elle ? Avec Néfus à ces côtés ...
Néfus ? Elle l'avait rencontré ... elle ne savait plus rien. A part le nom du petit animal qui peinait à la suivre. . Ni quel était cet élan qui la poussait à courir, hurlant à gorge déployée sous le ventre de Dame Lune.
Elle se sentait ... animale ?

Néfus s'enfouit alors sous les vêtements de la demoiselle, histoire de suivre le rythme. Etait-elle folle ?

Non, ça y est, ça lui revenait, par bribe...
Elle était arrivée en début d'après-midi ici...
Ou plus tard ...
Non elle ne savait presque rien. Elle courait, comme propulsée par une force mystérieuse. Ses pas, ses enjambés, dégageait néanmoins une grâce certaine, une élégance presque féline, malgré sa course effrénée.
Et puis, elle se retrouva au bord d'un toiture. Sa rage se calma quelques instants ... Puis elle poussa un hurlement tonitruant. Ce n'était pas humain. Non, on aurait dit, un cri de fauve. Elle passa outre, et sauta du toit. Pour se retrouver accroupie, les mains posées au sol, en face d'une silhouette en position de défense. Dans l'ombre elle ne vit rien, alors elle bondit, d'instinct, sur la masse, en montrant les crocs.
Mais le petit Néfus, toujours tapi sous les vêtements de la jeune fille, la mordit d'un coup sec au niveau de la hanche droite.
Elena se força alors à ne pas crier, et stoppa net son saut pour venir retrouver l'aspect fraid et humide du sol. Elle tira d'un coup sec sur sa chemise et envoya valser le petit poïys. Elle passa sa main sur l'endroit douloureux : s'y révéla un tatouage... d'un forme étrange. Elle n'avait jamais eu ça avant ?

Elle releva alors la tête, et ne put réprimer un grognement de rage. Elle n'allait pas tarder à reprendre son offensive...

Maudit soit se petit être qui avait planté ses crocs dans la chair de la jeune démente.
A présent, la demoiselle fixait dans le blanc des yeux une fille qu'elle n'avait jamais croisée.
En quelques secondes, elle avait dressé son portrait complet : une cascade de cheveux de feu, un corset qui laissait entrevoir une poitrine très avantageuse, un short très révélateur, des chainettes ... Et ... du sang à la commissure des lèvres ? Un vampire ?!
Oui, c'était surement ça, une pauvre victime gisait dans un état comateux juste derrière elle.
Elle aurait du avoir peur non ?
Mais Elena montra les crocs et sentit une rage profonde l'envahir de plus belle.
Alors elle s'apprêta à rebondir. Mais elle n'en eu pas le temps.
Sans vraiment savoir pourquoi ni comment, les mains de l'inconnue étaient plaquées sur les épaules de la jeune fauve, la forçant à cotoyer le sol froid et humide une seconde fois.
Par accoue, Elena essaya de se libérer mais effectivement, la vampire avait une force considérable. Elle entrouvrit les lèvres et murmura, dans un sourire diabolique:

"Et toi, tu sais ce que j'en fais des chauves souris ? Je les mange !"

Avait-elle perdue la tête ? S'adresser ainsi à un être vampirique relevait de la folie. Mais n'était-elle pas folle à ce moment là ?

Elena réussit à lever une main, et planta ses griffes dans la cuisse nue de la jeune femme. Se retrouvant alors un peu moins sous son emprise, elle réussit à reprendre la situation en main, et ainsi redevenir la dominante.
Léchant tel un chat ses ongles ensanglantés, elle feula une dernière fois, et entailla la joue de la vampire en un quart de seconde.
La guerre était-elle lancée ?

Des petites perles rouges. Une... puis deux... puis trois...
Elles s'écoulaient lentement, si lentement, et Elena les regardait, paisiblement, sa main enfin détendue.
Et de quatre... de cinq... de s... Non la sixième, elle n'eut pas le temps de la regarder perler. D'une rapidité extrême, la vampire avait fauché les jambes de la jeune fille avec les siennes, et Elena, sans ne rien comprendre sur le coup, tomba en arrière.
La rage se dissipa une micro seconde de l'esprit de la jeune féline, et des images lui emplirent la tête. Mais oui, elle se souvenait enfin ...

[Elle était arrivée en début d'après-midi, sur un long bateau. Elle était seule. Ses parents étaient loin, très loin, mais elle avait voulu prendre son envol si ses souvenirs étaient exacts, et voilà que son vœu se réalisait. Le vent dans ses cheveux d'ébènes, sa chemise qui flottait tel un drapeau à certains endroits.La valise noire reposait à ses pieds, et un jeune matelot était accoudé à la rambarde du navire. Il avait un joli sourire, mais il était un peu niais, et la demoiselle lui portait peu d'attention, sans toute fois oublier de poser sur ses lèvres un sourire félin et mystérieusement séduisant, un don d'après beaucoup de ses amis.
Seul l'importait le large, et la côte qui s'y dessinait enfin.
Un pied posé sur le sol de la terre, la valise suivant la marche, un dernier au revoir au matelot et la voilà en route pour sa liberté. Enfin, pas tout à fait. Plutôt le début de son indépendance. Elle allait loger dans une sorte d'internat...
Et puis au croisement d'une ruelle, elle avait perdu connaissance.
Quand ses yeux s'étaient rouverts, elle était allongée dans la pénombre, et un fourmillement lui entammait l'échine. Et quand elle s'était enfin relevé ...
Ses pupilles avaient virés au rouge carmin, elle sentit une force maléfique l'envahir. Elle sentait comme une sensation ... animale ? La bête qui lui vint à l'esprit fut la panthère noire. Son animal favori, le reflet de son élégance...
Devenait elle une copie de cette bête furieuse ?!

Flashbacks. Flashbacks. La vampire avait vu. Oui, elle avait vu. Son attitude le montrait. De la pitié dans son regard ? .... Non elle semblait plutôt ... comme contente ... de quoi ? Etait-elle similaire à Elena ?

La rage de la demoiselle féline s'atténua, et elle s'assit sur les fesses, la tete dans les mains. Puis, relevant son menton, elle prit la parole:

Je suis dangereuse ? Tu sais ... je ne sais pas ce qui m'arrive ... Alors pardonne ce que j'ai fais à ton joli visage. Tu ... Qui es tu ?

Elena ne voulait pas s'emporter... Non, elle sentait en la jeune femme une alliée future, une part d'elle même comme similaire. Oui, elles avaient beaucoup de points communs ...

- Relève-toi Elena, ce n’est pas très distingué pour une jeune fille comme toi d’être assise dans la poussière.
Et non, tu n’es pas dangereuse, juste en transformation, je t’expliquerai quand tu sera calmé totalement … Et si vraiment ça t’intéresse, tu a devant toi Leana Sheen, vampire de mon état, et accessoirement surveillante au pensionnat Yumé.

Elle avait tendu une main à Elena, qui était assise au sol. Mais la demoiselle eu un temps d'arrêt ... Comment connaissait-elle son nom ?
Elle ne lui avait pourtant pas dit !
Puis dans sa tête : "Allez Elena, oublie pas qu'ici tout est étrange ... S'il faut, elle lit dans les esprits ?"

Alors elle leva la tête vers la vampiresse et attrapa sa main.
D'une légère ondulation, comme à son habitude, la demoiselle était debout, en face de la surveillante. Qui était donc la surveillante de Yume ! Le pensionnat où elle allait se rendre !

"Je suis Elena Beth, mais bon si j'ai bien compris tu es déjà au courant. Je crois que je vais pas m'y faire à cette ambiance étrange, dis donc. Heureuse d'apprendre que tu es la surveillante de Yume, c'est là que je dois me rendre. "

Elena passa une main dans ses cheveux, et s'épousseta un peu. Puis elle fixa l'homme étendu derrière la surveillante:

"Bien joué Leana. Je sais pas pourquoi mais j'ai le pré sentiment que nous allons bien nous entendre."

Elle lui adressa alors un sourire dont elle seule avait le don, et plongea son regard dans celui de la vampiresse. Oh oui, ces deux-là allait bien s'entendre...

-Bon, maintenant que tu es calmée, on va se rendre au pensionnat, et en chemin, je vais t’expliquer un peu le fonctionnement du pensionnat !

La surveillante s'engagea en dehors de l'ombre, et Elena, toujours muette, la suivit. Les deux jeunes femmes marchèrent en silence. Elena put donc mieux observer son nouvel environnement : Du fait qu'il faisait nuit, tout était très lugubre. Les ruelles étaient toutes aussi sombres, y vivait une atmosphère terrifiante. Il y avait peu de monde et Elena pouvait même entendre le bruit du vent lui chatouiller les oreilles.

Puis, Leana rompit le silence :

-Mon poste me demande d’accueillir les nouveaux élèves un peu désorientés comme toi. Et je dois commencer par le commencement, c'est-à-dire ta transformation. Tu es une métamorphe, c'est-à-dire que tu peux te transformer en animal quand bon te semble. Dans ton cas, je pense que c’est une panthère. J’ai pu côtoyer quelques métamorphes, et je pense que tu conserveras quelques manière féline, propres à la panthère, même en temps qu’humaine.

Elena allait ouvrir la bouche, pour questionner Leana, mais cette dernière l'en empêcha d'un geste de la main.

-Sache que tout les élèves se transforment en arrivant, et le personnel aussi.

Elena leva les yeux au ciel, et elle souffla:

En gros, bienvenue chez les fous. Non mais on est tous dangereux comme ça sérieusement ?! Et puis tu peux m'expliquer ce que c'est que CA ?

Elena souleva sa chemise et montra du doigt le tatouage sur sa hanche. Elle l'avait remarqué dès son arrivée. Mais que ce passait-il ici ...

-Et bien, vois tu il y a deux camps. Nous,
Hoo … Et les autres Hebi. Et cette marque te fera souffrir en présence
d’un membre d’Hebi. N’oublie jamais que tu es plus fort qu’eux !

Il y avait donc deux clans ? Et elle appartenait à celui d'Hoo. Un petit sourire vint teinter ses lèvres. Alors comme ça, elle faisait parti du clan des plus puissants ... C'était plutôt valorisant !
Après à peine une demi seconde de réflexion, la surveillante compléta ses explications.

-Non, nous ne sommes pas tous dangereux, tu n’es pas dangereuse ! Il faut apprendre à maîtriser ces pouvoirs qui nous tombent dessus comme ça sans prévenir ! Regarde, moi je ne mords pas comme ça pour rien, même si des fois ça me titille de mordre un de ces petits prétentieux de Hebi.

Elena soupira. Elle n'était alors pas dangereuse ? voilà qui lui convenait parfaitement !

Plus qu'à espérer que je m'y habitue rapidement, le fait de ne pas me contrôler n'est pas quelque chose que j'apprécie particulièrement. Et tu dis donc que les membres de l'autre clan sont des prétentieux ? Et bien je sens que je vais bien m'entendre avec certains !

Elle eut un petit rire ironique.
Puis soudain apparut un gigantesque bâtiment à l'horizon.

Dis moi, ça serait pas ici le pensionnat ?

En effet, le bâtiment était immense. La cour qui l'entourait également. Et le grand panneau qui encadrait le portail semblait attirer la demoiselle.

Pensionnat Yume.
C'était bel et bien ici.